Le Vieil Alambic
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Cahier d'un Loumis.

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Cahier d'un Loumis. Empty Cahier d'un Loumis.

Message  Invité Lun 7 Mar - 13:06

*Le cahier est abîmé par son utilisation répétée, plusieurs pages sont laissées blanches avant de découvrir les premières lignes. Tout est toujours noté d'une écriture correcte mais irrégulière.*

27j / 10eme mois de l'an 30.

Lorsque se dessine un changement, plusieurs suivent. Me voilà à noter des trucs dans un bouquin moi qui ai en horreur toute cette paperasse. Le seul remède à mon malheur est encore de devenir quelqu'un d'autre.

Aider autruit c'est s'aider soi même.
Les choix font de nous ce que nous sommes.

Perdu dans les versants de mon âme, je suis bien le seul à savoir ce que je ressens envers chacun. Mettre des mots sur des sentiments, agir d'une manière ou d'une autre, s'interroger sur l'avenir et s'inquièter de leurs sorts.
Je ne vis pas les choses comme eux, je ne vois pas les choses de la même façon.

Expérience 1 :

Je commence par m'assurer de la toxicité pour les scorpions de leur propre venin en forçant deux individus à se battre : L’assaut est bref. L’un des Scorpions est atteint en plein par l’arme empoisonnée de l’autre. C’est fini : en peu de minutes le blessé succombe. Après quoi le vainqueur dévore lentement le vaincu.

Je procède à l'expérience proprement dite.

Au centre d’une enceinte de charbons allumés, je dépose le plus gros sujet de ma ménagerie. Le soufflet active l’incandescence. Aux premières morsures de la chaleur, l’animal tourne à reculons dans le cercle de feu. Par mégarde, il se heurte à la barrière ardente. C’est alors, d’un côté, de l’autre, au hasard, recul désordonné qui renouvelle le contact cuisant. À chaque essai de fuite, la brûlure reprend plus vive. L’animal est affolé. Il avance et se rôtit ; il recule et se rôtit. Désespéré, furieux, il brandit son arme, la convolute en crosse, la détend, la couche, la relève avec telle précipitation et tel désordre qu’il m’est impossible d’en suivre exactement l’escrime.

Le moment serait venu de s’affranchir de la torture par un coup de stylet. Voici qu’en effet, d’un spasme brusque, le torturé s’immobilise, étendu à plat, tout de son long. Plus de mouvement, l’inertie est complète. Le Scorpion est-il mort ? On le dirait vraiment. Dans mon incertitude, je cueille du bout des pinces l’apparent trépassé, et je le dépose sur un lit de sable frais. Une heure plus tard, le prétendu mort ressuscite, vigoureux comme avant l’épreuve. Je recommence avec un second, avec un troisième sujet. Mêmes résultats. Après des affolements de désespéré, même soudaine inertie de l’animal, qui s’étale à plat comme foudroyé : même retour à la vie sur la fraîcheur du sable.

Bien que je reconnaisse n'avoir pas pu suivre les mouvements du dard, j'en conclus que c'est la chaleur qui cause un spasme au scorpion, et non pas sa propre piqûre.

*Quelques ratures ici et là ainsi qu'une facture d'achat de plusieurs scorpions de Durotar, puis suit une multitude de pages déchirées et vient un dessin*
Cahier d'un Loumis. Chene-10

Derrière la page un symbole est représenté.
Cahier d'un Loumis. 12253010

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Cahier d'un Loumis. Empty Re: Cahier d'un Loumis.

Message  Invité Mar 22 Mar - 12:38

Note du: 22ème jour du troisième mois de l'an 31.

On peut échanger nos maux, on ne peut les supprimer. J'ai accepté l'amour avec son cortège de souffrances, parce qu'il ne pouvait pas venir sans et que c'est par là qu'il est grand.

J'ai trop attendu le sommeil hier soir pour ensuite le voir s'échapper rapidement tant le trouble de mes pensées m'agitait. Naturellement il en est ainsi, et hier soir il ne pouvait en être autrement.

J'ai dû tirer mon courage de mon désespoir avant qu'il ne devient le suicide de mon coeur. C'est avec une réelle peine que j'ai dû affronter ce jour, sans défense, sans arme. Je me suis laissé atteindre par le trouble et la maladie à ne pas vouloir écouter mon tiraillement intérieur qui me criait le manque qui s'était installé.

Je me sens indigne de réprendre ainsi mon mal, je voudrai savoir souffrir sans dire ou faire quoi que ce soit qui puisse déranger la souffrance des autres. Peut-être que je saurai cacher au monde ma faiblesse, peut-être que je serai bon acteur pour une fois.

Une seule leçon à en tirer pour moi. Je crains, et j'ai raison de craindre car je ne sais effectivement plus vivre sans elle. C'est un gouffre sombre et profond de douleur que son absence laisse en moi.

Nous écrivons ensemble notre avenir et lorsque viendra la fin du livre je m'empresserai d'en acheter un autre pour qu'une suite soit encore possible, pour qu'encore et toujours il n'y ai pas de conclusion, d'aboutissement ou d'issue, écrire sans cesse pour ne jamais nous voir trépasser dans l'ombre car aujourd'hui rien est fait et il restera constamment quelque chose à faire. Ensemble, demain sera moins à découvrir qu'à inventer.

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Message  Invité Lun 4 Avr - 23:32

5j/ 4ème mois/ an 31.

Je ne trouvais plus les mots depuis longtemps. Non, mon bonheur n'est pas descriptible.

Aujourd'hui je foule ces pages pour me souvenir qu'il est plus difficile de garder cette force en nous que de la trouver. Pourtant j'ai mis des années, des jours et des nuits, des heures à la chasse, en quête de ce que j'ai aujoud'hui. Je n'avais jamais ressenti le besoin de m'interroger sur cette attitude latente qui me prend dans ces circonstances où pourtant toutes les clés sont en ma possession.

De l'hésitation entre toutes les voies qui s'offrent à moi, de l'admiration pour ce qui m'est si peu donné de voir, je dois vraiment donner l'air niais ou abruti sur le coup, d'être sans réaction face à tant d'enthousiasme, un enthousiasme pourtant partagé.

Tout ceci oblige d'être armé d'une patience à toute épreuve, je sais pertinament que je dois me réveiller et sortir de cet engrenage tortueux qui n'aide au final personne.

Peut-être simplement me concentrer sur une suite immédiate sans prendre mon temps en fascination où je suis seul visiblement à profiter du moment, peut-être... poursuivre instantanément, chercher tout de suite comme un affamé à dévorer, consumer la flamme qui brûle en nous. Ne pas inonder ma conscience de ces images qui s'emparent de mon regard.

Le regard est un choix. Celui qui regarde décide de se fixer sur telle chose et donc forcément d'exclure de son attention le reste de son champ de vision. C'est en quoi le regard, qui est l'essence de la vie, est d'abord un refus. On ne peut admirer longuement que ce qu'on admire sans savoir pourquoi, mais mois je sais.

J'aime sentir sa présence, je la regarde et je vois. Je vois son désir, je vois le mien accroché dessus. Je sais que beaucoup disent que l'admiration rend aveugle, qu'elle rend stupide, mais si elle me permet de voir le monde à travers celle que j'aime pourquoi dois-je m'en priver ?

Et bien parce que cela devient un problème. Penser renoncer à l'attente pour ne plus souffrir... Un autre moyen de dire les choses mais j'ai senti le poids des mots m'écraser le coeur. Je ferai tout pour protéger ce qui m'est cher, elle mérite que je fasse tout pour elle et si je dois changer alors je changerai.

Je veux revoir son sourire, je veux encore l'entendre rire et lire dans ses yeux ce qu'il y a d'important afin de pouvoir regarder dans la même direction.

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Message  Invité Sam 14 Mai - 9:11

14/05/31

De nouveau orphelin. Ce prêtre, Aeredril me l'annoncait hier, Valeran est comme possédé par un esprit d'Ombre, se faisant nommer Valerius et il n'y a aucune chance qu'une façon ou d'une autre, il redevienne celui que j'ai connu autrefois.

Il ne me restait que lui, comme véritable famille entre Mara, Cycy, Saphi et Mamie Fea que je ne vois quasiment jamais. Je savais que ce jour viendrait et me voilà aujourd'hui, devant les faits accomplis.

Ma famille, à présent, je la construis chaque jour et son avenir ne dépend que de moi. Je suis fier de pouvoir dire que demain mon enfant naîtra sous de bonnes augures, qu'il sera entouré de bonnes personnes et qu'il grandira avec l'amour de ses parents pour exemple de vie. Je me dois de protéger ce qui fait de moi un homme heureux.

Je ne le dis pas assez souvent et je l'écris si peu. Je n'échangerai ma vie pour aucune autre au monde. J'aime Clarisse plus que tout, j'aime notre petite taverne-auberge et j'aime la paix que j'ai enfin trouvé en moi même, qui me permet d'être en paix avec l'univers.

Paix, famille qui se voient menacer par cet être malfaisant désormais car il sait où me trouver et comment me faire souffrir, par quel biais m'atteindre. Le prêtre disait qu'il n'avait plus rien à voir avec celui que j'ai connu et qu'il est capable des pires atrocités.

Moi je n'ai pas voulu en parler et j'ai même masqué mon inquiètude mais je crains pour sa vie. Le mieux serait de continuer comme si de rien était. Ce Valérius ne se présentera peut-être jamais. Pourquoi craindre d'une personne ? Il ne serait pas le premier à vouloir agresser mon existence mais avec le visage de mon père adoptif, j'aurai bien du mal à faire la part des choses.

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Message  Invité Jeu 19 Mai - 9:18

19/05/31.

Un petit Loumis naîtra d'un amour fou et je rejoins celle, qui, de tout son être, souhaite me rendre père. Celle qui à mes yeux ne sera jamais éphémère.

Je ne remercierai jamais assez pour ce bonheur offert depuis des mois et qui ne cesse de faire grossir mon coeur.
__ __ __ __ __ __

Mon fils,

Un désir qui s'épanouit en moi, en elle, en nous. Tu es le coeur de cet amour qui nous lie, la pureté de nos âme encore intact et à l'abri du monde violent qui t'attend. Profites de la protection du cocon chaleureux dans lequel tu baignes car bientôt viendra le jour de ta naissance et avec lui celui de ma naissance de père.

je suis certain que tu peux ressentir la joie et le bonheur qui nous emplit ta mère et moi dans l'attente de ta venue, sentir cet amour qui fait de moi l'homme le plus heureux d'Azéroth.

Je souhaite t'apporter ce que j'ai de meilleur et j'irai chercher le meilleur des autres pour entourer tes jours et tes nuits, tu nous émerveilleras de ta présence encore plus forte.

Alors je t'écrirai à présent, car tout de moi est un héritage qui te reviendra de droit. Mes expériences te serviront à mieux comprendre le père, l'homme et le rêveur que je suis. Ce cahier t'est destiné mais ne te sera disponible qu'au jour de ma mort car c'est là que l'oeuvre, de mes mains prendra fin. Tu devras suivre mes pas avant de tracer toi même les lignes de ton destin et ce bien qui te sera cher deviendra ton passage indispensable dans les moments forts de ta vie, j'espère que tu y poseras ta marque quand il sera temps.

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Cahier d'un Loumis. Empty Re: Cahier d'un Loumis.

Message  Invité Jeu 23 Juin - 14:10

Note du 23/06/31, retour sur mon ressenti comateux de l'an passé, environs dix jours avant le nouvel an.

"Un monde où trône l'exactitude, l'authenticité. Prêté à confusion par des rumeurs nullement contestées, tous pensent qu'il use un trompe-oeil illusoire. Souvent certains viennent à vouloir interprêter ce qui est attribué à leur vue différamment comme si naturellement, l'image perçut était fausse.

Le rêve ne trompe pas, il offre le vrai sous forme d'enigme ou de métaphore et nous sommes très rarement de bons traducteurs.

Tout n'est que tourmente, le surmenage mental qui prédomine ma vie complote au plus profond de moi depuis si longtemps mais là... Travail intellectuel intense, overdoses de concentration, essouflement mémoriel et analytique ont engendré mon anxiété, ces troubles du sommeil, ce déséquilibre nerveux et ces pensées obsessionnelles, négatives. Je ne trouve plus d'échappatoire.

Comment ai je fait pour en arriver là ? Quand ma chute a t'elle débuté ? Je ne me souviens pas.

Mon esprit divague entre harcélements et détentes corruptrices, mes pensées me trahissent elle aussi ne savent mentir.

Une enveloppe charnelle douce comme le miel provoquante et désinvolte danse sensuellement sous le poids de mon regard affamé. Elle me nargue gentiment, rien ne laisse prétendre à un désir particulier de sa part ou alors est ce moi qui suis trop bête pour le déchiffrer ? Je le sais, ce n'est pas une illusion mais la missive mesquine d'un manque physique d'affection.
Un parfum sucré vient hanter mon âme à m'en faire délaisser cette idée pourtant si attrayante. Mon regard se pose sur trois gâteaux qui hurlent mon désir par tout mes pores, trois patisseries différentes, trois odeurs se mèlent et je découvre la première avec plus de précision.

Au premier coup d'oeil je m'aperçois vite qu'il est au chocolat, beau dans sa simplicité, attirant par son velouté et ce goût, que je connais. Il me rappelle celui que Kali' m'avait aidé à faire, j'avais fini par le manger moi même. A peine le temps de mener une main envieuse à lui que l'arôme du second m'appelle.

Un peu plus gros, j'ai du mal à dire s'il est à la crême ou non. Déja ça commence à me brumer. Des décorations sur le dessus, le voile m'empêche de lire rapidement mais je finis par y voir noté "Joyeux voile d'Hiver Michal". Un cadeau ? Mais qui, est il empoisonné, pourquoi suis je soudainement indécis, pourquoi ne pas me méfier du premier aussi ? Aucune de ces questions ne trouve sa réponse puisque le dernier gâteau me sort de ma reflexion.

Une merveille de l'architecture culinaire, travaillé pour être une pièce de collection, si beau qu'on y perd l'envie d'y goûter. Aucun détail n'est laissé au hasard, tout en lui réclame mon attention et ne me laisse aucun répit, je me sens hypnotisé, asservi.
D'un coup, je me sens léger, je réalise que je ne ressens plus mes jambes mais je ne tombe pas. Je baisse les yeux sur mon pantalon mais je n'en ai pas, l'instant d'après j'apprends qu'en fait, je n'ai aucun vêtement. Alors je commence à chercher du regard sans vraiment savoir quoi.

J'aperçois l'approche d'un tourbillon qui en décollerait les nuages par sa grandeur et emporterait des montagnes par sa puissance. L'espace d'un instant j'hésite. Fuir ou affronter, comme si je pouvais être de taille face à lui. Je décide alors de fuir mais rien ne répond à ma demande, je suis déconnecté du bas de mon corps et je finis par me faire tirer violamment dans la furieuse colère de la tornade. Je crois que je crie mais je n'entends rien, la vague m'entraine à en perdre haleine.

Je ne suis pas le seul prit dans la fulgurante bête d'air, je vois cet enfant, un nouveau né semble t'il. Evidamment que je me débas. Evidamment que je cherche à le secourir mais en vain. Je n'arrive même pas à contrôler mes déplacements dans l'écrin inviolable qui est devenu une véritable torture.J'entends enfin des cris mais se ne sont pas les siens, l'enfant pleure sa souffrance et me supplie de lui venir en aide dans son agonie. Je le vois, il a mes yeux. Est ce moi, mon enfant ou alors... Ni l'un ni l'autre ?

La blessure morale prend l'allure d'une blessure physique. Nettement je sens ma peau se déchirer sous le passage d'une lame aiguisée qui pénètre la chair en profondeur, me glaçant le sang pour mieux me brûler le coeur. J'eprouve le besoin nouveau de respirer, les saccades, les relants... Mon corps s'alarme et je râle sur une inspiration qui n'amène pas d'air mais du liquide. Le goût m'est familier, le bourbon que Melluzine a confectionné et que j'ai fini dans ma récente débauche.
La pensée étant plus forte j'oublie que j'étouffe et je ferme les yeux lourdement, le sommeil m'accable d'un air acceuillant et protecteur, je me calme, me laisse mener et je me retrouve dans un lit confortable, chaud et douillet. Le bois du meuble chante dans ses grincements qui n'en sont pas pour autant désagréables mais le drap s'évade et m'extirpe d'un sommeil pourtant prometteur.

Soudain je sens mes articulations se serrer méchamment, en y regardant de plus près je suis enchaîné, le lit dévoile son vrai visage, un cerceuil de métal dont l'interieur est déja remplit de pointes qui prédisent ma fin. La porte se referme sur moi, je suis affolé, paniqué, stressé et impuissant. Je me surprends à chercher encore, tout mais rien de particulier, de l'aide simplement mais c'est trop tard, le noir peint le tableau entièrement.
Camisolé, je ne ressens plus la partie supérieure de mon corps, je garde les yeux grands ouverts mais je ne vois rien qui diffère au fait de les garder fermés. Là, je finis par deviner une lueur étincellante qui me rappelle la Lumière des paladins. Elle m'attire, une voix feminine m'interpelle et j'ai très envie de la rejoindre lorsqu'un sursaut mental me stoppe dans mon élan.

Ma méfiance prend les devants sur mon désir de chaleur et d'apaisement pourtant je me sens glisser vers elle malgré moi, je m'inquiète mais ne me dérobe pas.

J'aime ce monde qui me parle sans mensonge. L'illusion de l'illusion masque simplement le futile, le sans intérêt. Il ne sagit pas ici d'une tromperie tout est bien réel. Mais dans l'empressement j'oublie quelque chose, j'ai beau forcer la reflexion rien ne me vient à part ce sentiment gênant d'être épié dans mon intimité.

La lueur grandit, gagne en force et en éclat. Elle m'éblouit de plus en plus, me tire à elle, j'ai du mal à rester concentré sur ma recherche et dans une farandole d'étoiles scintillantes, semblables aux lucioles que l'on voit flotter au dessus des lacs la nuit tombée, une explosion lumineuse fait rage. je m'afaiblis, je me sens partir..

Le nettoyage d'une vie par l'exaltation d'un pouvoir inconnu de la plupart des vivants et trouver au fond de soi, le pourquoi de sa propre existance, qu'importe le prix. La fin d'un rêve n'apporte pas toujours le retour à la réalité, surtout si cette réalité n'est qu'un rêve elle aussi.

A une vie toute de songe, la mort ne peut faire de mal."

_______________________________________________________

Il me semblait reprendre mes esprits et la première chose qui me frappait, était cette sensation d'être observé par je ne sais qui, encore. Je restais là, immobile près du grand père hiver, debout, ne sachant où aller... La foule ne faisait pas attention à moi. Je levais les yeux et m'aperçevais non loin de l'hôtel des ventes de Forgefer.

Celui qui m'observait, c'etait moi... Un phénomène de dédoublement sans doute... Je réalisais que j'étais invisible pour les gens, mais mon corps, en face de moi me voyait clairement, en train de m'observer. Etais-je mort ?

Pourquoi mon corps ne s'effondrait-il pas ? Je me déplacais prudemment contournant sapin, vendeur gobelin et fêtards, savait-on jamais !

Je m'approchais de mon corps immobile, comme en léthargie, debout, les yeux fixes, l'air de rêver. Impossible de le bousculer. J'étais sûrement trop faible... Qu'allait-il donc arriver de moi ?

J'avais le temps, à ce moment là, l'éternité devant moi... Malgré tout, je ne croyais pas à la séparation de mon esprit et de mon corps. Je devais être en train de rêver un dédoublement de ma personnalité. J'allais me réveiller ou tomber raide, entouré de gens horrifiés qui prendraient la fuite en croyant à un attentat.

Je cherchais à me réinstaller dans mon corps dans la même position espérant retrouver ainsi mon identité et ma vie matérielle toute simple. Je levais les yeux vers les marchands gobelins, et, stupéfait, je me voyais, en train de regarder mon esprit réintégrant mon corps.

Il y en avait un de trop dans ce jeu de la vie et la mort. Je ressortais prestement de mon corps pour aller voir près du sapin et de la caravane, quelle partie de moi-même était en train de se ficher du monde. En passant par le pont, je pensais que le fait d'avoir plusieurs esprits habitant un même corps était assez logique.

Arrivé non loin de la file d'attente impatiente de parler au vieux grand père, j'avais envie de pousser le second esprit par-dessus le fossé des canaux pour voir s'il allait planer ou s'écraser en bas en hurlant comme un damné... Curieusement l'esprit s'éloignait consciencieusement à mesure que je m'approchais, il devait soupçonner quelque chose.

Je fîs la déduction qu'il ne savait pas s'il allait voler ou non, pour qu'un esprit soit si craintif, il devait avoir des mauvaises pensées comme les miennes. Je restais immobile, il s'arrêta, en me jetant des coups d'œil furtifs.

Il se méfiait, il me connaîssait assez, pour avoir des raisons de me craindre. Notre corps près de l'hôtel des ventes restait toujours debout et nous regardait de ses yeux morts... Personne ne le bousculait, il tenait en équilibre par la force d'inertie sans doute.

Etais-je en train de me poursuivre moi même ?

Cet esprit avait un aspect terriblement vrai et vivant. Pour moi, il n'était pas transparent comme un ectoplasme, il me paraissait opaque. Le fait qu'il fasse d'autres mouvements que moi, prouve qu'il n'était pas moi, mais très proche de par sa ressemblance, son aspect "physique". Un esprit ayant un aspect "physique" cela parait invraisemblable... pourtant c'était exactement ça.

On était si préoccupés par nous-mêmes, et nos manèges sournois, que nous ne nous étions pas aperçus que notre corps physique s'était mis en marche et s'était perdu dans la foule. Donc il était encore vivant, c'était au moins ça. Alors qu'étions-nous? Abandonnés à nous-mêmes, il fallait retrouver notre corps, cet abri, qui nous appartient. Qu'allait-il faire sans nous ? Cette subite solitude, me paraissait insupportable... qui était ce corps qui nous avait largué... sans crier gare. Pouvait-il donc se passer de nous ?

On était dépendants de lui, il fallait le retrouver. Par tous les moyens disponibles à deux esprits de bonne foi. Je ne pouvais pas parler, je faisais un mouvement tournant avec le bras pour expliquer qu'il fallait chercher dans deux directions.

L'autre esprit comprit immédiatement, je le voyais s'éloigner à toute vitesse sur la place. J'espérais qu'il avait les mêmes soucis que moi. Je courais dans la direction opposée. La foule ne m'empêchait pas d'avancer rapidement, je pouvais passer à travers les gens sans problème et sans m'en préoccuper.

Est ce que mon corps pensait sans moi ? Je n'étais qu'une partie d'un ensemble cohérent. Il semblait pouvoir se mouvoir. Peut-être comme un zombie, ou un somnambule... Privé de conscience, mais en possession de ses facultés physiques. Moi qui suis son esprit, je rodais ailleurs.

Je le croisais enfin à la Garde Millitaire, il semblait sourire ironiquement, je passais près de lui sans difficulté, je m'habituais à n'être qu'un simple esprit et j'ai vite compris que je ne risquais rien à faire des acrobaties. Je m'efforcais de me réinstaller dans mon corps. Je passais à travers celui-ci sans aucun effet. Il y avait quelque chose qui ne fonctionnait plus.

Mon corps paraissait ne pas me voir, mais je surveillais avec attention ses moindres tressaillements... Il sentait ma présence, j'en suis sûr.
Peut-être avait-il fait exprès de se débarrasser de moi et de "l'autre" pour jouir d'une paix de l'âme sans scrupule. L'autre était aussi là, qui suivait les opérations à distance, il devait être timide.

Après de vains efforts, je renoncais à réintégrer ma place légitime et je suivais piteusement mon corps, dans ses pérégrinations, serré de près par "l'autre". J'échafaudais des théories. "On a divorcé. Cela ne peut pas être définitif.
Un esprit peut changer de forme, d'aspect, de sexe, il est libre et léger." ...Je voyais mon reflet dans les flaques et les boucliers luisant le neuf exposés, mais personne ne m'y voyait.

Mon corps sans moi allait se faner... Sans fantaisie, dans une espèce de nirvana. autant être mort. La paix à tout prix, ce n'est pas un programme de vie.

Toutes les fantaisies d'un esprit libre m'étaient ouvertes. On arrivait devant la salle d'armes et on croisait une une magnifique prêtresse de la Lumière, dans toute sa splendeur. Je me suis concenté et j'ai pris son aspect, le style qu'on ne voyait seulement dans les brochures de recrutement laissées aux abbayes, au moment où je suis passé devant mon corps, celui-ci tressaillit. J'ai gagné, il me voyait... le misérable, le lâche.

J'allais le travailler au corps, par une séance d'auto érotisme de quoi me régaler. Mon corps fasciné par mon balancement de hanche ultra sexy, me suivait jusqu'aux toilettes de "chez Bruuk", la taverne d'à coté. Les yeux hors de la tête et la langue pendante comme un vieux chien frustré. Mon corps se mettait à me tripoter dans toutes les positions, il respirait en gémissant à tel point qu'une serveuse fît éruption dans la salle commune des toilettes où mon corps, couché sur le sol, était en train de râler en bavant comme un salopard de branleur.

Elle ne perdit pas son sang-froid et donna un grand coup de pied digne d'une naine affirmée dans les côtes de mon corps, ce qui lui remit son reste de dignité dans le bon sens. Fini le nirvana et la paix des familles. Mon corps pourtant dépourvu d'esprit, sentit ses instincts se réveiller, Pour se tirer de là, il fuyait en criant au feu.

Cela provoqua un début de panique parmi les clients, il réussissait ainsi à se défiler et atterrir chez les Medecins de Forgefer, une chambre de patient, pensant que j'allais le suivre dans ce lieu de perdition.

Mon double esprit a suivi les opérations avec un air dégoûté. Il devait être de la sorte des esprits purs et simples qui font les chefs de sectes bien-pensantes. Mon corps me voyait, il commençait à se méfier, il avait créé un piège et il en était conscient. Il réalisa que les obsessions sexuelles fondamentales ne disparaissent pas comme par magie si l'esprit quitte le corps contre son gré. Vivre sans esprit n'est pas de tout repos, il savait qu'il allait en baver, seul en face de ses instincts.

Lâché dans la société, un corps uniquement gouverné par ses instincts risquait d'avoir des problèmes avec son entourage. Je pensais que c'était moi, l'esprit, qui avait quitté mon corps, au milieu de Forgefer. Et si je l'avais demandé au Grand Père Hiver et qu'il avait exaucé mon souhait ?!

Je voulais surement donner une bonne leçon à mon corps dans lequel je me sentais prisonnier, Toujours cette barbe à raser, ces cheveux à coiffer ou alors ce tatouage maudit que je traine depuis des années. Mais en l'observant du dehors, il paraissait touchant, pas si affreux que ça au final.

J'avais probablement décidé de quitter mon corps et il semblait assez content. Ses instincts n'étaient plus sous observation. Il jouissait subitement d'une sorte de liberté intérieure qui l'apaisait. Mon esprit critique l'avait sans cesse dérangé dans cette chasse à la perfection, surement une torture.

La domination du corps par l'esprit est une tyrannie, car l'esprit veut tout diriger. Je ne recommencait plus ma transformation en fantasme érotique, le pauvre corps aurait fini en geole pour exhibitionnisme.

J'avais un problème à résoudre... Qui était le second esprit ? Un reflet de moi ou une partie du subconscient dissimulé dans un coin du cerveau de mon corps ? Un endroit qui m'a toujours échappé, bourré d'archétypes, de principes de ligatures symboliques du bien et du mal. Il est celui qui dirige les rêves, son air faussement timide, ses regards douteux le trahissaient.

Moi, esprit sain et raisonnable, je commencais à ne plus aimer le subconscient. Il me semblait être le traître de la comédie. Il était dissimulé dans le cerveau, en compagnie des instincts basiques. Il machinait d'atroces combines pour détruire le semblant d'équilibre qui est à la recherche du bonheur. Il était le siège des complexes, de la superstition, de la religion destructrice de la joie, de la honte, de l'intolérance, de la guerre. Moi, j'étais réparti dans tout le corps. Je dominais la vie sexuelle, le rendement, la gymnastique, la bonne bouffe et la joie de vivre.
Tout ce qui n'entrait pas dans mon joyeux programme, était refoulé dans le subconscient, la poubelle de l'esprit, advienne que pourra.

La vraie nature jouisseuse et élégante, en y pensant certains souvenirs me reviennaient mais, avec tout ça, je ne remarquais pas que l'autre esprit, archétypique complexé... avait disparu.

Mon corps était assis sur un banc en compagnie de femmes et d'enfants turbulents et pleurnichards. Il faisait semblant de lire un journal, qu'il tenait à l'envers en plus.
Je n'avais plus aucun désir d'autonomie, je voulais réintégrer mon corps le plus vite possible. Je devais le prendre dans un moment d'inattention.

Posé à côté de lui, il continuait de m'ignorer. Je patientais sagement, espérant que je puisse me remettre en place pendant son sommeil. Un esprit ne dort jamais.
Le corps devait dormir pour reconstituer ses réserves d'énergie. Pour l'endormir je fabriquais un fantasme sexuel sans trop grande difficulté. Heureusement même privé d'esprit, il restait proche de ses instincts basiques. Bon signe.

Je n'ai pas trouvé ce qui nous avait séparés. S'agissait-il d'un mauvais rêve ? allais-je me réveiller installé à ma place dans mon corps, comme d'habitude, unis jusqu'à la mort ? Séparés, nous ne pouvions pas parler.

Nous devions vivre en symbiose ou être réduit au silence. Je repérais "l'esprit du subconscient néfaste" à bonne distance, il nous observait, se demandant visiblement comment je comptais m'y prendre pour réintégrer mon corps.

Lui sur mes talons, je n'aurais jamais pu m'en débarrasser. Il avait ses quartiers dans une petite partie du cerveau où il s'occupait de créer les névroses de toutes sortes... Qui sont, paraît-il, nécessaire au développement harmonieux de la personnalité, mais il y a ça et aussi la famille, ce manque que j'ai connu toute ma vie jusqu'à rencontrer l'année passée tous ces gens.

Mais j'ai pu échapper à l'éducation parentale, celle qui crée les fantasmes du désespoir et les interdictions. Et l'idée d'une dite faute originelle et de la culpabilité punitive, éclos comme une fleur vénéneuse, empoisonnant l'esprit de millions de gens.

A peine né, l'enfant est systématiquement estropié. On lui attache les mains, dans certaines de nos contrées, pour qu'il ne touche pas son sexe. Il reste crucifié dans un berceau à bandages pour plaire à une pudeur qui n'a pas sa place dans l'innocence. Sans parler d'autres tabous et coutumes immondes, pour que le pauvre petit paye le plus cher possible le privilège de s'épanouir au soleil.

On se trouve dans une société hypocrite, qui comme le font si gentiment les chasseurs, tue les animaux pour leur bien.

Moi, esprit, sorti de son enveloppe corporelle, raisonnait comme un libre penseur, car je n'avais plus la responsabilité d'un corps qui devait survivre de compromis en lâcheté pour fuir le jugement des autres. La liberté est punie dans notre société, on n'ose pas dénoncer la forfaiture et le crime en insultant directement les coupables.

Je jouissais de ma liberté de penser, en étant hors de mon corps... Lorsque j'allais être de nouveau enfermé dans celui-ci, j'allais devoir m'adapter aux habitudes sociales, une lourde charge pour un esprit libre.

Pendant que je cogitais sur mon banc, mon corps s'était absenté. L'esprit fatal aussi, je me trouvais seul dans ce dispensaire nain, à la recherche de mon corps.
Un esprit est soumis aux mêmes lois que la matière, à part son invisibilité et sa faculté de passer à travers les gens et les murs. Je n'avais pas vu dans quelle direction mon corps s'en était allé.

Seul, désemparé et invisible, je me sentais moins que rien. Je décidais de rentrer au manoir de Val', à défaut j'allais y trouver peut être quelqu'un pour le réconfort visuel au moins, Mais j'ai retrouvé mon corps endormir à l'étage. Sur lui, un sceptre étrange qu'il gardait sur son torse. A chaque extrémité du lit, une bougie allumée faisait mine d'illuminer la scène. Dès lors, je le voyais, son sommeil était trouble, la sueur débordait de partout, inondant les draps, son visage pâle, le frisson d'une terreur reniée se lisait sur sa peau.

L'esprit fatal était assis près de lui, je l'ai soupçonné de chercher à réintégrer sa place dans le cerveau sans défense de mon corps endormi.

En m'aperçevant, il prit la fuite. Il n'avait pas la conscience tranquille, à coup sûr. M'étendre sur mon corps, dans sa position au plus près, retrouver enfin à ma place légitime, dans un grand soupir de mon corps, j'allais conclure le nouveau pacte de non-agression entre nous. Être dans ce lit avec l'impression d'avoir retrouvé une vielle connaissance, l'esprit clair, comme après une bonne nuit sans rêve.

Dans ma folie, sachant que j'étais libre d'un choix dont je connaissais la finalité, prendre le temps de la reflexion n'était pas un luxe, après tout, j'ignorais toujours pourquoi il y avait eu séparation.

Voilà un témoignage qu'aucune explication ne pourra faire comprendre combien l'attache de mon âme à mon corps peut être fragile. Fragilité épprouvée à chacune de nos rencontres, je l'emporte si loin que j'ai bien du mal à me reprendre ensuite. Rien de comparable du fait qu'ici je parle de mon expérience comateuse mais... tout de même proche dans mon ressenti de liberté spirituelle, j'ignore jusqu'où nous pouvons aller ainsi, s'il y a un danger ou non mais tout m'attire et je laisse cette vague me pousser vers elle dans la plus grande quiètude.

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Message  Invité Sam 9 Juil - 10:14

09/07/31.

Je ne me souviens plus quand ce voyage a débuté. M'attendait-elle sur ce banc, que je vienne lui prendre la main pour l'emporter au loin, peut être que c'est elle, que je cherchais ce jour là sur la place.

Je regarde autour de nous mais je ne vois plus, j'entends mon environnement, mais je ne l'écoute plus. Alors je ferme les yeux, je concentre mon attention sur ma respiration. Elle danse au rythme de mes pensées, toutes, constamment tournées vers elle.

Ce voyage nous transporte chaque jour un peu plus loin, plus proches, plus unis, plus forts. Il se profile une destination qui m'est encore inconnue mais j'ai en moi, chaque étape du parcours, gravées presque sur mes os alors que je ne saurais ni le dire, ni l'expliquer, le comprendre ou même l'admettre. Je le sens en moi, je sens la vie brûler mes veines à son contact, sa présence m'évapore et je perds ce qui me reste de contrôle dans une fonte complête de mon Être.

Calme, je me sens flotter. Ce voyage d'exil loin de tout est bien la meilleure idée que j'ai pu avoir jusqu'ici. Je n'ai aucun regret d'avoir laissé l'auberge, mes connaissances et mes petites habitudes pour cet éloignement qui me ressource, m'affirme et me rassure dans mes questionnements.

Ces endroits sont magnifiques. Des cultures différentes, des paysages dignes d'une carte postale et une atmosphère reposante.

Ça nous fait du bien, évidemment on se retrouve ou plutôt on se trouve et découvre. Bientôt petit Loumis, tu montreras le bout de ton nez, il m'arrive de me demander où nous en serons ce jour là, tant chaque jour apporte une pierre à l'édifice.

"Il est de règle que l'architecture d'un édifice soit adaptée à sa destination de telle façon que cette destination se dénonce d'elle-même au seul aspect de l'édifice."

Il ne tient qu'à nous de construire ce que nous voulons représenter et porter aux yeux de chacun, de construire ce qui se dénoncera par nature comme une évidence. Si l'édifice est bâti sur l'inégalité et la lutte, il sera irrémédiablement condamné à s'écrouler.

Bénéfique, nouveau et différent comme le genre de bien-être qui vient seulement lorsqu'un état de confiance est établi réciproquement entre deux personnes. Peut-être qu'une étape vient d'être silencieusement franchie sans que je m'en aperçoive.

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Message  Invité Mar 2 Aoû - 22:38

Dans la nuit d'un certain mardi.

S'il y a avait des mots pour lui dire combien je l'aime...

{Vraiment, éperdument, profondément}

Je serai ton rêve
Je serai ton souhait
Je serai ton rêve
Je serai ton espoir
Je serai ton amour
Tout ce dont tu as besoin
Je t'aimerai davantage encore à chaque nouveau souffle
Vraiment, éperdument, profondément
Je serai fort
Je serai fidèle
Car je compte sur

Un nouveau départ
Une raison de vivre
Un sens à ma vie plus profond

Je veux me tenir sur une montagne avec toi
Je veux me baigner avec toi dans la mer
Je veux rester allongé comme cela pour toujours
Jusqu'à ce que le ciel me tombe sur la tête

Et quand les étoiles brilleront fortement dans le ciel de velours
Je ferai un souhait, je l'enverrai au paradis
Puis je te donnerai envie de verser
Les larmes de joie dues à la pleine satisfaction du fait
Que nous sommes certainement entourés du confort et de la protection du

Plus grand pouvoir
Dans les moments solitaires
Les larmes te dévorent

Je veux me tenir sur une montagne avec toi
Je veux me baigner avec toi dans la mer
Je veux rester allongé comme cela pour toujours
Jusqu'à ce que le ciel me tombe sur la tête

Oh ne vois-tu pas, ma belle
Tu n'as pas besoin de fermer les yeux
Parce que c'est là, juste devant toi
Tout ce dont tu as besoin finira par arriver

Je serai ton rêve
Je serai ton souhait
Je serai ton rêve
Je serai ton espoir
Je serai ton amour
Tout ce dont tu as besoin
Je t'aimerai davantage encore à chaque nouveau souffle
Vraiment, éperdument, profondément

Je veux me tenir sur une montagne avec toi
Je veux me baigner avec toi dans la mer
Je veux rester allongé comme cela pour toujours
Jusqu'à ce que le ciel me tombe sur la tête

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Message  Invité Lun 12 Mar - 11:36

Teldrassil, année 32.

Je ne pensais pas me revoir écrire un jour dans ce journal. Encore, en commencer un autre mais, je crois qu'il s'agit bien d'une suite plutôt qu'un réel nouveau départ. Il me semble qu'aujourd'hui, j'ai enfin tout ce dont j'ai vraiment besoin pour être heureux. Oui, je suis heureux. Une femme qui m'aime, un fils adorable et qui a clairement hérité du charme de son père, il n'y a aucun doute sur le sujet.

Toutes ces épreuves m'ont changé, elles m'ont en fait, révélé à moi-même. J'ai envie de me lancer pleinement dans cette vie qui m'offre un plaisir sensationnel énorme, je me sens vivant et j'aime ça.

Les Kaldoreis sont toujours aussi prétentieux et arrogants et pourtant, bien que cela ne me réjouisse pas, j'arrive à m'en accomoder. Si bien que je m'étonne de me voir m'entendre aussi bien avec certains d'entre eux. Une preuve de plus que je ne suis plus le même. Il m'arrive parfois de repenser à ces moments, où je traînais à Hurlevent pendant des nuits entières. Je errais comme un perdu, à la recherche de l'étoile qui ouvrirait les portes de mon Être.

Clarisse est exceptionnelle, plus belle de jours en jours, ou alors est-ce mon amour pour elle qui ne cesse de grandir ? Comment savoir. Il me semble qu'elle est aussi bien que moi dans ce petit coin de paradis, à l'abri, et je vois qu'elle ne mentait pas lorsqu'elle me disait prête à me suivre jusqu'au bout du monde. Je me demande parfois si la ville lui manque tout de même pas un peu quelques fois, je veux dire, nous sommes seuls ici et lorsque je m'absente, je crains qu'elle ne se sente mal, triste ou autre chose. Est ce que nous devons rentrer maintenant que le danger n'est plus ? Est ce que nous ne devrions pas au contraire, continuer ainsi le temps de vraiment avoir une réelle motivation de revenir sur Hurlevent, ou même ailleurs ? Et pour faire quoi, quand, comment, pourquoi ? J'avoue que je ne suis pas pressé de répondre à ces questions, pour le moment je profite de ma femme et de mon fils et je me satisfais de la situation actuelle.

Le plus gros changeant dans notre vie est bien évidemment l'arrivée de Dustin qui est né comme un bouton de rose éclot à l'éveil du jour, à point nommé. Tout s'est fait si naturellement, que j'en ai oublié toute l'angoisse qui m'habitait à ce moment là. Et s'il arrivait une complication, si la prunelle de mes yeux y restait, si... Et bien non. Et on a appris à s'occuper de lui ensemble, l'entourant de la bulle de coton que j'ai voulu lui offrir pour sa vie qui commençait.

Qui aurait pu croire qu'un jour, un Loumis naîtrait sur des terres elfiques ? Il me ressemble comme aime me le répéter Clarisse, mais il a les yeux de sa mère et j'en suis plus que ravi. Lui que j'ai attendu depuis si longtemps que j'avais même fini par ne plus y croire et voilà que je peux me surprendre plusieurs fois par jour, en train de le regarder dormir pendant de longues minutes sans rien faire d'autre. Je suis fier, tellement fier et heureux que je me crois dans un rêve. J'ai tant à lui apporter, tant à offrir à cette famille que j'ai enfin réussi à avoir. Une famille, ma famille, celle dont j'ai toujours rêvé et qui est maintenant une réalité.

J'ai aussi adopté un chien, issu d'un croisement avec un loup. l'idée est d'avoir un gardien pour parer à toutes éventualités, on est mieux deux qu'un seul pour protéger ses proches. Dresser cet animal est une nouveauté pour moi. J'ai même plus de mal à m'en occuper que de mon propre enfant mais un lien se créé entre nous, tranquillement et je crois qu'il a autant envie que moi de préserver la pérénité que j'ai installé autour de notre petite famille. Lutcho, ainsi nommé, passe ses nuits tout près de nos chambres et se met à grogner au moindre bruit suspect ce qui, quelques soirs déja, nous a joué des tours puisqu'il réveillait Dustin.

En arrivant sur Teldrassil, je pensais consacrer mon temps à la création de quelques autres engins mais, je me suis aperçu très vite que je devais laisser ça au passé car faire venir du matériel sur l'île n'est vraiment pas simple et cela pour plusieurs raisons. Alors quelques jours ont passé comme ça, et j'ai senti comme un manque de ne rien faire de mes mains dans cet endroit désert de technologie. Cette forêt, ces animaux, ces elfes. Lorsque j'ai vu Rad', un travailleur du cuir kaldorei, confectionner le carquois que je lui avais commandé, j'ai eu envie d'essayer à mon tour.

Cet art est très répandu dans cette société que j'apprivoise doucement. Des coutumes étranges, d'avoir des bâtiments sans mur, des plantes de partout et ce puit de lune qu'ils ont l'air de réellement vénérer par dessus tout. Je me suis mis à chasser pour obtenir le matériel nécessaire et de la nourriture pour survivre. J'améliore ainsi mes compétences d'armes à distance, j'apprends à mettre des pièges en place et toutes sortes de techniques qui feront de moi un expert avec le temps.

Cela fait plusieurs mois que j'ai pris cette décision, payer de mon royaume pour protéger ce qui m'est le plus précieux et je peux dire aujourd'hui, que malgré les épreuves, j'ai réussi à devenir, le plus heureux des hommes, pauvre d'or et riche de bonheur.

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Message  Invité Dim 1 Avr - 11:57

Fort mais difficile à comprendre. Voilà deux composantes opposées de cette personnalité qui fait de moi ce que je suis. Des mots. Des mots. Des mots. Qu'il y aurait il à dire vraiment ?

Fort, au tempérament colérique, excitable, passionné... le tout serait associé à une nervosité surdéveloppée, une tendance secrête, intériorisée ou même inhibée mais je m'interroge encore malgré le fait que je me connais tout de même bien mieux qu'avant.

Je ne me voile pas la face non, je ne sais pas me faire comprendre, mes réactions sont imprévisibles même pour moi. Je peux aussi bien réagir intempestivement et brûtalement que me replier sur moi-même dans une sensibilité plus ou moins douloureuse. Faire un choix entre ces deux réactions est assez pénible l'un finissant de toute façon par entraîner l'autre.

Il faut parler, communiquer, exprimer mais le tact et la diplomatie sont loin d'être mon fort contrairement à mon intuition qui elle, est réellement présente.. je sens les choses, je fonctionne avec ce principe de vie, sentir c'est respirer, respirer c'est échanger l'air pour un souffle et le souffle c'est la vie.

Donc de fait, lorsque je ressens, je suis actif mais mon fond d'extrémiste me rend inégal. Soit je me donne entièrement à mes activités où j'observe un réel acharnement pour arriver à mes fins, soit je me réfugie dans une inactivité totale où je me laisse dériver au gré du vent. Encore deux aspects contraires qui forment en moi un tout.

J'ai entrepris ce matin une longue reflexion sur l'avenir dans sa globalité. Le fait d'y penser me fait dire que je ne sais pas ce qui m'attend de moi. Serait-je actif ou contemplatif... de cette personnalité scindée en deux hémisphères opposés je m'écarte du moyen, pour grossir les choix radicalement, parce que je ne sais pas faire autrement, parce que j'en ai besoin et je sais cela parce que je le sens en moi. Les démi-choix, les demi-réponses, les demi-questions, les demis m'agacent et me rendent violent, j'émets comme une sorte d'intolérance vis à vis de ce mode de vie alors que toute ma personne est basée sur ce principe.

Comment je peux être ainsi à rejeter ce qui semblerait pourtant de nature à l'acceptation pour quelqu'un comme moi ? Pourquoi cette violence intérieure, cette révolte contre les demis lorsqu'ils viennent des autres alors que... je suis construis de cette façon ? Ca me fait dire que je serais bien incapable de me supporter moi-même.

Je n'ai pas de réponse à donner qui puisse être concrête mais d'y penser me fait prendre conscience de tout autre chose. Cela pourrait bien être la cause de mes difficultés à communiquer avec le monde. Pour moi dire, c'est faire un choix et l'extrémiste que je suis veux que ce soit A ou B et non une autre lettre, et non un "je sais pas" un détournement quelconque à une réponse nette et précise qui est attendue. Il s'agirait donc d'un refus de compromis ? Les arrangements seraient-ils vraiment désagréables ? Pour une personne normalement constituée, je dirais que non.

Je ne me considère pas exceptionnel, mais de fait je ne sais pas vouloir les choses à moitié. Soit j'en veux et je me donnerais bien corps et âme, y mettant toute ma volonté, ma force vitale pour l'obtenir soit je n'en veux plus et je me défais de l'objet convoité le plus souvent avec frustation, colère, tristesse... ouvrant en moi une blessure qui me grave d'un poison noir, pénétrant et incruste.

Cette douleur je la reconnais, bien que j'ai du mal à accrocher la raison de sa présence assidue dans mon bras gauche. Tout comme ce moment où l'on remarque un bleu sur notre peau, qu'on ne se souvient pas de l'agression qui l'aurait tamponné là, lorsqu'on le touche, que la douleur revient et qu'alors on s'en rappelle. Oui c'est elle, et le déclencheur reste vicieusement embusqué en moi, attendant que la faiblesse m'envahisse pour venir ensuite m'attirer dans ce gouffre infâme de souffrance. Je ne la désire pas. Ni elle, ni le doute, le flou, la perte qu'elle entraîne avec elle mais je ne sais pas la repousser complêtement. Elle m'attaque, souvent, de plus en plus souvent.

Elle m'apprend que je suis vivant, ramène en moi une certitude d'humanité de sentir les choses avec autant intensité. Elle, comme les autres douleurs, est passagère, a une phase latente avant d'atteindre sa maturité où elle me prend dans son sillage et de mourir pour ne laisser qu'un frêle souvenir, l'étrange idée de n'être finalement qu'un humain.

1er du 4ème mois de l'an 32.

J'ai regardé mon fils ce matin. Il grandit si vite. Ses traits se précisent et j'arrive à me voir dans ses yeux. Que pense-t-il de son père, qui suis-je réellement pour lui. Ai-je envie d'être quelqu'un d'important à son coeur, en suis-je même capable ? Ses sourires innocents me font du bien. Lui ne se soucit pas de demain, de qui il peut bien être... il est, tout simplement. J'aimerai moi aussi être comme ça. Savoir apporter le bonheur sans le mal, un messager d'amour innocent, puissant parce que si fragile justement. Peut-être que je le l'ai été un jour et que je l'ai oublié.

Theramore est agréable, calme et j'espère que nous serons bien ici malgré quelques débuts difficiles. On doit penser à travailler pour être prêts à l'ouverture. J'ai encore les cartes à refaire parmis bien d'autres choses mais on prend notre temps. De toute façon l'essentiel est que nous sommes ensembles tous les trois, que mon enfant et que ma femme soient heureux et que je sache faire en sorte de ne plus déverser sur eux le mal qui m'habite parfois. Moi qui ai tant envie de m'améliorer, être meilleur qu'hier et meilleur demain, je pense que je suis encore loin de la perfection mais que c'est en la recherchant que je m'en rapprocherais.

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